Bienvenue chez les Kiwis
De la pluie, du vent, de la neige, des sentiers boueux, des glissements de terrain, du poison, des opossums sanguinaires, encore de la pluie… Nos deux aventuriers arriveront-ils à randonner en Nouvelle-Zélande ?
La trilogie des kiwis
Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous souhaitons apporter une précision de vocabulaire à nos chers lecteurs. En Nouvelle-Zélande, le mot kiwi désigne trois entités :
– les fruits qui sont d’ailleurs appelés « kiwi fruits » et pas seulement « kiwi »
– les oiseaux qui sont le symbole du pays
– les Néo-Zélandais
Pour cette raison, si vous détestez les fruits kiwis, ne dites pas « I hate kiwis », cela pourrait créer un froid avec votre interlocuteur. Pensez à dire « I hate kiwi fruits » et on vous donnera une pomme à la place.
Auckland
Après une nuit presque blanche à l’aéroport de Melbourne, nous voici à Auckland et nous rencontrons François, un cycliste tour de mondiste qui nous propose de venir avec lui à une soirée Couchsurfing. On est crevés… mais une soirée multinationale avec une petite bière, ça ne se refuse pas !
Et on ne regrette pas car les gens sont sympas et la bière est fraîche !
Nous rencontrons Daniel, un néerlandais déjanté venu à Auckland avec un « working holyday visa » qui autorise un an de travail et de vacances. Un mois plus tard, il nous accueillera chez lui pour une bonne bouffe, un bon vin, une bonne discussion !
Auckland a beau être plutôt agréable à vivre, nous sommes plus arbres que bâtiments. Alors nous passons une journée à choisir notre van et le lendemain, nous roulons déjà pour le nord. Nous sommes moins attachés sentimentalement à ce nouveau compagnon à quatre roues mais beaucoup plus matériellement car il fait bon y être au chaud et au sec quand le temps se déchaine dehors…
Géants verts
Dans le nord de l’île, il y a des forêts de kauris. Ces arbres sont comme les autres : des petites feuilles et une jolie écorce avec des dessins ronds. Par contre, il y a une différence de taille : cetains ont plus de 2000 ans et font 15 mètres de diamètre.
Au milieu de la forêt tropicale, ils sont énormes et les autres arbres ressemblent à des aiguilles. On se sent vraiment apaisés et tout petits devant eux !
Malgré leur taille, ils sont fragiles et menacés par une maladie. Pour cette raison, les visiteurs sont invités à brosser leurs chaussures à l’entrée du parc.
Fous d’amour
Plus au sud de la côte est, sur les conseils de Marie-Claire, on va rencontrer une colonie de fous de Bassan. Ils sont plus serrés que sur la côté d’azur et l’animation bat son plein : c’est la saison des amours et les fous dansent en croisant leurs becs ou se font des gratouillis mutuels. On est tout prêt d’eux et ils volent au dessus de nos têtes.
A chaque fois qu’un oiseau revient au nid, il se fait reconnaître par son partenaire en faisant la même danse. Par contre, s’il s’est trompé de nid, il se fait chasser à grands coups de bec et cris !
Le soir, tout le monde rentre à la maison et pour rester au chaud, les fous rentrent leur tête sous l’aile, se camouflant alors en œuf au plat.
On devient de plus en plus fans des oiseaux. Tout d’abord, il y en a partout, ville ou forêt, Asie ou Océanie. Ils sont souvent beaux, multicolores ou avec un joli bec. Et puis quand on ne les voit pas, on peut quand même se régaler avec leur chant. Sans oublier que pour la plupart, ils volent et ça c’est chouette même s’ils décollent en général juste quand on veut les prendre en photo !
Il y a de la fumée sans feu
L’attraction pour touristes de l’île du nord, c’est Rotorua et pourtant on avait bien envie d’y aller…
Notre découverte des lieux commence par un « camping géothermique ». Au menu : spa et légumes traditionels (kumaras et yams red) cuits dans le four à vapeur soufrée. Nous n’avons pas sorti la tente, mais certains sites sont chauffés au sol !
Toute la ville fume et dans les jardins de certaines maisons on devine la vapeur s’échappant des spas !
Le lendemain, visite du site géothermique Orakei Korako. L’entrée est payante (l’endroit est privé) mais ça vaut le coup car en quelques kilomètres seulement, on peut admirer un panel de phénomènes : les lacs fumants, les pots de boue bouillonante et nos premiers geysers !
Malgré notre attente, le diamond geyser refuse d’exploser devant nous. L’emerald geyser, moins snob, se laisse contempler plusieurs fois !
Un volcan sous la neige
Au centre de l’île, il y a le volcan Tongatiro. L’ascension, qui est apparement superbe, se fait en une journée mais cela suppose du beau temps et pas trop de neige au sommet… C’est pas gagné mais nous allons sur place pour demander des infos : il s’avère qu’au sommet il y a beaucoup de neige (besoin de piolet et crampons) et qu’en prime le temps est pourri. Au moins, c’est clair ! On opte donc pour une petite marche moins ambitieuse qui monte vers deux lacs nichés dans des anciens cratères. La végétation est jolie : de la lande mais très différente de ce qu’on connait.
Vers les lacs, on trouve de la neige et il y en a même qui tombe du ciel en nous fouettant le visage ! Le retour se fait tranquillement le long d’un torrent qui descend en cascade ou dans des belles gorges.
Le soir, le ciel se découvre et on peut voir, depuis notre van, le Tongariro rosé par le soleil couchant.
Whanganui
Vous êtes sous votre couette bien chaude et moelleuse et vous entendez la pluie qui tombe sur le toit. Délicieuse sensation…. sauf que nous, on en a marre de ces réveils pluvieux et on veut faire des randos !!! Pour ne pas déprimer dès le réveil, on invente le concours de gouttes. Le principe est simple : chaque protagoniste choisit une goutte accrochée à l’extérieur de la vitre du van. La première goutte qui atteint le bas de la vitre a gagné mais attention, si la goutte choisie est interceptée par une autre, elle est disqualifiée.
Nous arrivons sous la pluie à Whanganui. Whanganui, c’est le nom de la rivière qu’on peut longer à pieds pendant plusieurs jours et c’est pour ça qu’on est là. Mais là, il pleut et nous n’avons pas envie d’aller randonner. On attend un peu que ça se calme… dans 5 minutes, ça ira mieux… dans 5 minutes ça ira mieux… dans 5 minutes si ça se trouve ça ira mieux ? Au final, on part se promener sous la pluie pour ne pas passer la journée enfermés dans le van. Au bout d’une demie heure, ça se calme enfin ! Si on avait su, on serait sortis plus tôt. La balade est sympathique, dans les champs de moutons et la boue.
Près d’une cascade tonitruante (forcément avec toute cette pluie), on a la chance de voir des canards bleus qui ne sont pas vraiment bleus, mais sont assez rares.
Capitale de poche
Nous allons à Wellington pour rencontrer Florence et Jeff, deux bons copains de Laurent* qui habitent ici depuis 4 ans. Le temps d’un week-end, ils nous accueillent chez eux et se transforment en guides de première classe pour nous faire partager leur amour de la Nouvelle-Zélande.
Wellington, c’est la capitale et pourtant, il y a moins de 400 000 habitants à comparer au million d’Auckland. En plus, c’est très vallonné et certains côteaux sont trop pentus pour être construtibles. Au final, c’est une ville très compacte et très verte : depuis le salon de Jeff et Florence, on voit quelques maisons mais surtout de la forêt.
Ah oui, un autre détail, c’est en bord de mer : nos hôtes nous emmènent y faire un tour et nous avons le plaisir de rencontrer nos premières otaries, presque nez-à-nez : elles sont mignones ces otaries, mais elles sentent le poisson pas frais !
Nous les observons respectueusement depuis un rocher duquel Olivier fait tomber le boitier de l’appareil photo. Quand il commence à descendre, une des otaries grogne… ces bêtes ont l’air de peluches endormies mais il faut s’en méfier car elles font 200 kg et ont de bonnes dents ! Un comando éclair permettra de sauver le boitier qui se noyait dans une flaque.
Le soir, nous partons tous les 4 à la chasse aux kiwis dans une réserve très spéciale. Ici, depuis 1999, plusieurs hectares sont isolés des prédateurs (rats, opossums, chats, chiens, furets et hermine) grâce à une barrière hermétique, reconstituant ainsi des conditions proches de la Nouvelle-Zélande primitive. L’idée est originale et en 10 ans seulement, la population de kiwis a été multipliée par 2 passant de 40 à 80 individus…. Mais cela ne suffit pas et nous n’en verrons pas ce soir là ! Heureusement, un gargantuesque fish and chips and hot dogs nous consolera bien vite !
Le lendemain, Florence nous fera découvrir le musée national, dans lequel elle travaille. C’est immense et présente de manière très vivante les animaux et la culture Maori. Le plus intéressant est la présentation qu’elle nous fait des instruments de musique traditionnels. Non seulement elle sait en jouer, mais elle les a fabriqués elle-même !
L’heure d’embarquer sur le ferry pour l’île du sud est arrivée.
Île de Jade, nous voilà…
Magnifique, du début à la fin, un vrai régal !
Merci à vous pour ce grand moment de plaçisir.
(Prems !)
la vitesse à laquelle j’ai écrit pour retrouver la place de première commentatrice m’a fait déraper sur le clavier !
Il s’agit donc « dun grand moment de plaisir » et non de « plaçisir.
Super !! Encore une fois !
Je suis jalouse du van !
Il a des beaux dessins dessus !!
Mais c’est vrai que ça ne vaut pas Capt’Ane !!
Bon, maintenant je ferai attention quand je dirai « j’aime les kiwis » !!
Le climat a l’air d’avoir certaines ressemblance avec un département que je connais bien…
Olivier pour les otaries c’est comme les vaches ! Ça a l’air sympa mais il faut s’en méfier !!
En tous les cas, je suis ravie de découvrir vos nouvelles aventures toujours plus incroyables et de voyager avec vous par ce biais !!
Merci à tous les deux !!
PS pour Mam’ je serais toi je ne ferais pas la maligne !!
Je n’ai jamais vu autant de photos de Céline ! J’ai eu un peu peur au début en voyant ta mine fatiguée pendant la soirée internationale de couchsurfing ( ou de couchsurfing international j’ai pas bien compris…), mais plus le voyage avance en Nouvelle-Zélande plus tu retrouves une mine resplendissante, ça doit être ça l’effet Kiwi (fruit bien-sûr).
La forêt de Kauris m’a fait réver dès que j’ai su que vous y passeriez. Ça à l’air encore plus sympa que je l’imaginais. Même avec les contraintes imposées aux visiteurs.
Vous avez l’air très naturels dans les photos posées à deux au sommet de vos randonnées. J’aime beaucoup !
Bonne chance avec le temps à Ushuaia vous avez l’air d’en avoir un peu trop bavé en Australie et Nouvelle-Zélande !