L’îlot chilote
Nous sommes déjà passés par le Chili pour faire le tour des Torres del Paine depuis la ville de Puerto Natales et nous avions beaucoup aimé l’ambiance qu’il y régnait. Nous traversons donc de nouveau le continent d’est en ouest en direction de l’île de Chiloe, sur la côte pacifique chilienne. Nous quittons nos compagnons de voyage Alex et Phil puisqu’ils ont déjà visité l’île… et qu’ils nous en ont dit grand bien !
Innondés de fumée
Après avoir franchi la frontière au niveau de Futaleufu (non sans peine : de nombreux aliments sont interdits mais heureusement les barres tendres sont les bienvenues), nous traversons la ville de Chaiten. Il y régne une ambiance pesante de ville fantôme. La raison est simple : on nous apprend qu’après l’éruption du volcan tout proche, il y a deux ans, une coulée de boue a emporté de nombreuses maisons, coupé l’eau courante et l’électricité. Ni l’une ni l’autre n’a été rétablie. Heureusement tout le monde a été évacué à temps.
À la pêche au crabe
Sur le bateau qui relie Chaiten à l’île de Chiloe, nous avons la surprise de trouver Noémie et Valentin, deux amis rencontrés à Ushuaia, que nous avons re-croisés à Rio Galegos, puis El Chalten ! Tous les quatre et un autre Olivier, nous allons jusqu’au village de Chonchi, très sympa avec ses maisons peintes, son église en bois et son petit port de pêche.
Nous goûtons dès le premier soir à l’un des charmes de Chiloe : sa gastronomie ! Au restaurant « El Trebol » nous apprécions particulièrement le Carapacho, chair de crabe en sauce couverte de fromage fondu et servie dans une cassolette. Enfin un régal en Amérique du sud ! Pour faciliter la digestion des fruits de mer nous dégustons également la licor de oro, délicieux alcool de lait existant uniquement à Chonchi !
Puis il est temps de reprendre les randos en couple et nous entrons dans le parc national Chiloe. Nous marchons quelques heures sur la côte pacifique de l’île pour atteindre la très jolie baie de Cole Cole où nous plantons la tente. Nous découvrons la végétation de Chiloe, qui a un petit air breton mais avec des bambous, des espèces de buis à troncs rouges et surtout les Gunnera manicata, plus explicitement appelées rhubarbes géantes.
Un petit coup pour la mer
Mais l’expérience marquante de Chiloe restera notre séjour sur les îles Butachauques. Nous embarquons sur un rafiot croulant sous les « vivres » de la semaine (dont beaucoup de bières et de vin) en direction de ces petites îles au large de Chiloe car nous avons lu dans un guide qu’on pouvait « y randonner en observant une faune abondante ». Alléchant !
Seulement, c’est tout ce que nous savons et lorsqu’à mi-chemin, on nous demande où exactement nous voulons débarquer, nous optons au hasard pour un des nombreux débarcadères au milieu d’un méandre de différentes îles ! Il n’y pas vraiment de village, ni port, le bateau s’arrête devant de nombreuses maisons isolées, tantôt en s’échouant, tantôt en attendant les habitants en barque.
Nous atterrissons dans le « village » de Metahue. En réalité il s’agit d’un petit magasin entouré de quelques maisons à bonne distance de l’embarcadère. L’une d’entre elles fait hospedaje, sorte de chambre d’hôte sud-américaine.
La matronne Mariaida nous fait découvrir l’accent du coin : il suffit de parler extrêmement vite, en évitant d’articuler et de finir toute phrase dans les aigus. Nous ne comprenons rien.
Et pourtant, ne cachons pas notre plaisir, nous avons fait d’énormes progrès en Espagnol. Partant de rien il y a deux mois, nous sommes maintenant capables de bien nous débrouiller et même de tenir des discussions ! L’occasion de remercier ceux qui nous ont donné du matériel pour apprendre et de faire la pub de la méthode qui nous aide le plus : Harraps, l’Espagnol avec Michel Thomas. Une méthode exclusivement audio, vraiment efficace pour démarrer, nous adorons !
Revenons à Butachauques. À peine débarqués, nous faisons la connaissance de pêcheurs et bûcherons. C’est samedi soir et ils fêtent la fin de semaine avec quelques bières et du vin et nous invitent à la « dégustation ». Après quelques gorgées et une révision de la Marseillaise, nous voilà invités au tournoi de « futbol » inter-îles du lendemain.
Il faut croire qu’il y a toujours quelque chose à fêter : au matin du dimanche nous retrouvons Alexandro avec sa première bière (à noter qu’ici les bouteilles font un litre). Comme tous les trajets se font par l’eau, nous prenons un bateau vers une autre île, au sommet de laquelle se trouve le terrain de foot plus ou moins plat. Nous restons l’après-midi à voir défiler les équipes, c’est du sérieux ! Évidement en coulisse, on fête les victoires ou on se console des défaites. Bref, ça picole sévère du vin jaune fluo. En fait, c’était drôle au début, mais ça devient un peu triste : certains d’entre eux sont vraiment alcooliques ! Enfin, le bateau du retour ne flotte pas droit mais comme notre équipe a gagné le tournoi, l’ambiance est vraiment sympa.
À travers champs
Le bateau pour Chiloe quittant l’île un jour plus tard qu’annoncé, nous partons avec la tente, sans savoir où. Nous avons vaguement compris que vers l’est (si nous avons bien situé l’est), l’île est un peu plus sauvage. Car la faune est certes assez « abondante » mais surtout en vaches et chiens. Le paysage est découpé par des champs, des forêts très denses, des maisons en bois souvent colorées et quelques églises en bois typiques de Chiloe (les plus anciennes sont en bois d’Alerce)
C’est très joli mais pas vraiment idéal pour de la rando et du bivouac. En nous orientant au flair sur le chemin de terre, nous atteignons la côte opposée de l’île et ses jolies falaises. Et là nous apercevons… des dauphins !
Nous les avions vus à Valdes, mais cette fois ils sont vraiment tout près de la plage et nous les avons pour nous tous seuls ! D’ailleurs ce sont des dauphins différents, et ils s’appellent… les dauphins chiliens ! Ils sont tellement proches qu’Olivier tente une baignade avec eux, mais malheureusement ils semblent fuir devant l’odeur de ses pieds.
Après une demi-heure à les admirer nous nous résignons à poursuivre notre route. Mais en fait il y en a plusieurs groupes et… certains vont dans la même direction que nous ! Nous les voyons donc nager élégamment pendant plusieurs heures jusqu’à atteindre une somptueuse baie, parfaite pour le bivouac.
Au matin du deuxième jour, l’eau est huileuse et… nous voyons les ailerons sortir subrepticement de l’eau.
Quel réveil !
Il nous faudra quatre fois moins de temps pour revenir vers notre point de départ par un autre chemin, preuve de nos déambulations totalement hasardeuses ! Nous recroisons certains champions de football et les gens sont vraiment chaleureux. Pour le retour vers « le continent » (en fait, l’île de Chiloe) nous avons une étape obligatoire d’une nuit. Tant mieux ! L’accueil à la ville de Metchuque, sur une autre île de l’archipel, est encore délicieux. Tout comme le repas : merlu du jour frit, sauce coriandre piment, patates du jardin (savez-vous que la pomme de terre est originaire de Chiloe ?). La petite ville construite autour du port est vraiment charmante.
Usine à poissons
Sur le trajet du retour nous observons encore des dizaines d’élevages de poisson. Sur l’île de Chiloe il y a aussi beaucoup d’usine pour préparer le poisson à l’export. Chiloe était peut-être une île de pêcheurs il y a quelques décénies mais aujourd’hui, c’est une véritable usine à poissons !
Le séjour sur Chiloe se termine par sa capitale Castro. Encore une fois, ce sont les papilles qui s’en rappeleront le plus : vive le ceviche du marché ! Il s’agit de poisson ou fruits de mer crus et marinés, servis dans un grand bol avec du jus de citron, des oignons, de la coriandre et du piment. Un pur régal !
Ouch, on est gâtés ! La photo d’Olivier fuyant les ciseaux est artistiquement belle, celle du vendeur de ceviche aussi, il y a une belle lumière sur son étal. Celles des maisons prisent dans les cendres font peur à voir. Les deux locos et la loca m’a bien fait rire.
Moi je m’inscris pour un cours de tarte à la rhubarbe géante étant donné que les cours de barres tendres semblent complet pour un bon moment déjà.
Bises les trekkers !
Il est vrai que les guneras, les huitriers pie, les digitales pourpres, les crabes ont un gros parfum de Bretagne..sans oublier le débit conséquent de boissons. Le reste fait trés chilien! Ma que bello le mouton: on doit faire de sacrés grillades avec un tel animal; non, je plaisante: comme diraient certaines, »il est trop mignon » pour passer à la casserole. Les autochtaunes ont des têtes assez typées. Touts ces cendres interrogent sur le nombre massif d’incinérations qui ont été necessaires pour en arriver là. FELIZ NAVIDAD! POUNOS
Coucou les aventuriers !
Je reviens d’une grande aventure vers une île bretonne perdue !
Olivier tu as fait une photo à la Sandra avec les ciseaux du coiffeur, je suis fière de toi !
Vous m’avez l’air en forme, et je dois dire que Céline se fond très bien dans la population locale !!
Pour info, les crosses de fougère sont aussi appelées « tête de violon »…
Magnifique gunera…En cas de pluie elle fait un bel abri à condition d’éviter les épines !
Et c’est quoi cette histoire d’aliments interdits ?
Bises à vous deux
J’aime beaucoup le jeu de mot de la photo « Rhubarbe géante » 😆
Tu as quand même une sacrée tête de [s]clochard[/s] [url=http://www.radiometal.com/images/posts/2008/07/zztop%20livereport2.jpg]ZZ Top !!
j’adore, vous me faites saliver , autant pour le ceviche, que pour les bivouacs, la ballade avec les dauphins a vraiment du être magique…j’ai hate de pouvoir un jour (un jour….) me ballader vers là-bas!
merci pour ces photos
marie claire
Même pas fait exprès pour le jeu de mot, mais très bien vu !! 😆
Sinon pour ZZ Top, ce sont eux qui me copient…
Hey les amis ! Merci encore de nous permettre de vous suivre au jour le jour dans votre merveilleuse aventure!
On vous a déjà dit que vous avez déjà la substance d’un bouquin à placer au rayon « voyage-aventure » de toute bonne librairie ? Le titre : « Céline et Barbe-rousse au pays de la Rhubarbe géante ». Un carton, j’vous dis !